TORGOV Morley - Meurtre en la majeur (p.14-15)
... A son ton tranchant, je supposai que le couple venait d'avoir un désaccord, peut-être véhément, une de ces composantes de la vie conjugale que je connais mal, étant célibataire.
- Quelqu'un esaie délibérément de me faire basculer dans la démence, Preiss.
- Je suis désolé, je ne comprends pas, maestro...
Il cessa subitement ses allées et venues et pencha la tête sur le côté. Dans un murmure rauque, il me prit à témoin :
- Ça y est, Preiss... ça y est, ça recommence. Mes oreilles...ça me brise les tympans. Vous n'entendez pas?
- Je n'entends pas quoi, maestro?
- Ce la... ce maudit la qui n'arrête jamais.
Je ne sais pas ce qui l'agaçait alors le plus, le bruit qu'il prétendait entendre ou mon air complètement éberlué.
- Je parle de la note musicale... le la au-dessus du do central... comme s'il sortait d'un diapason infernal... comme la note d'un hautbois. Non, attendez... Maintenant, ça vient d'un clavier! Ne me dites pas que vous ne l'entendez pas, Preiss!
J'ai l'ouïe très fine, tout comme la vision. Pourtant je n'entendais rien. En inspectant rapidement la pièce, je n'aperçus rien qui pût tourmenter cet homme au point de le rendre fou. Il y avait dans le petit salon deux pianos à queue placés dos à dos, mais leur clavier était fermé, de sorte que seul un fantôme aurait pu faire retentir le son qui poussait maintenant ce pauvre homme à s'arracher les cheveux...
- Êtes-vous bien certain, monsieur, risquai-je avec prudence, que quelqu'un produit délibérément ce la qui vous torture à ce point les oreilles? Après tout, au cours d'une journée normale, certains bruits se produisent de façon tout à fait innocente, même si on les trouve extrêmement désagréables.
Schumann rejeta cette possibilité d'un seul mot :
- Ridicule!..
- Quelqu'un esaie délibérément de me faire basculer dans la démence, Preiss.
- Je suis désolé, je ne comprends pas, maestro...
Il cessa subitement ses allées et venues et pencha la tête sur le côté. Dans un murmure rauque, il me prit à témoin :
- Ça y est, Preiss... ça y est, ça recommence. Mes oreilles...ça me brise les tympans. Vous n'entendez pas?
- Je n'entends pas quoi, maestro?
- Ce la... ce maudit la qui n'arrête jamais.
Je ne sais pas ce qui l'agaçait alors le plus, le bruit qu'il prétendait entendre ou mon air complètement éberlué.
- Je parle de la note musicale... le la au-dessus du do central... comme s'il sortait d'un diapason infernal... comme la note d'un hautbois. Non, attendez... Maintenant, ça vient d'un clavier! Ne me dites pas que vous ne l'entendez pas, Preiss!
J'ai l'ouïe très fine, tout comme la vision. Pourtant je n'entendais rien. En inspectant rapidement la pièce, je n'aperçus rien qui pût tourmenter cet homme au point de le rendre fou. Il y avait dans le petit salon deux pianos à queue placés dos à dos, mais leur clavier était fermé, de sorte que seul un fantôme aurait pu faire retentir le son qui poussait maintenant ce pauvre homme à s'arracher les cheveux...
- Êtes-vous bien certain, monsieur, risquai-je avec prudence, que quelqu'un produit délibérément ce la qui vous torture à ce point les oreilles? Après tout, au cours d'une journée normale, certains bruits se produisent de façon tout à fait innocente, même si on les trouve extrêmement désagréables.
Schumann rejeta cette possibilité d'un seul mot :
- Ridicule!..