SZPILMAN Wladyslaw - Le pianiste (p.35-36)
... Ce 23 septembre, donc, mon récital d’œuvres de Chopin a constitué l'ultime programme musical retransmis en direct de Varsovie. Pendant tout le temps que je jouais, les obus explosaient tout près du studio, des immeubles voisins étaient la proie des flammes. Dans ce vacarme, j'arrivais à peine à entendre mon piano. A la fin, j'ai dû attendre deux longues heures avant que le bombardement ne perde assez d'intensité pour me permettre de me risquer dehors. De retour à l'appartement, j'ai été accueilli par mes parents, mes sœurs et mon frère comme si je venais de me relever de ma tombe. Ils étaient persuadés que j'avais été tué. Notre bonne était la seule à juger que toute cette inquiétude n'avait pas de sens : " Il avait ses papiers sur lui, n'est-ce pas? a-t-elle souligné; s'il était mort, ils auraient vivement su où le transporter."
Le même jour, à trois heures et quart de l'après-midi, radio Pologne cessait d'émettre. Ils étaient en train de passer un enregistrement du Concerto pour piano en do majeur de Rakhmaninov, dont le deuxième mouvement empreint d'une beauté sereine venait juste de s'achever, lorsqu'une bombe allemande a détruit le transformateur électrique de la station. dans toute la ville, les postes ont été réduits au silence...
Le même jour, à trois heures et quart de l'après-midi, radio Pologne cessait d'émettre. Ils étaient en train de passer un enregistrement du Concerto pour piano en do majeur de Rakhmaninov, dont le deuxième mouvement empreint d'une beauté sereine venait juste de s'achever, lorsqu'une bombe allemande a détruit le transformateur électrique de la station. dans toute la ville, les postes ont été réduits au silence...