HEINE W.E. - Qui a assassiné Mozart ? et autres nouvelles musicales (p46-47)
... IL avait tout du petit-bourgeois désuet, et pas seulement selon nos critères actuels. Il affectionnait particulièrement sa perruque blanche poudrée et continua de la porter alors que la mode en était passée depuis longtemps. Il avait à peine trente ans que tous, jeunes et vieux, l'appelaient déjà "Papa Haydn".
L'érotisme joua dans son existence à peu près le même rôle que la lumière dans celle des taupes. D'emblée, sa vie conjugale fut une véritable catastrophe. Sa femme était fille de perruquier. L'acariâtre épouse se servait des manuscrits de Haydn pour garnir le fond de ses tôles à pâtisserie. Haydn se plaignait d'elle en ces termes : " Elle ne possède pas la moindre qualité. Peu lui importe que son mari soit savetier ou artiste." Il lui resta cependant fidèle durant vingt ans. Naturellement, Haydn eut des relations avec d'autres femmes, comme cela était de mise à son époque pour tout artiste digne de ce nom, mais qui, chez lui, n'allèrent guère au-delà de liens purement spirituels. Alors que son épouse vivait encore, il nourrit une véritable vénération pour une veuve anglaise dont il disait : "Si j'étais célibataire, je l'épouserais. Mais quand on apprend que la dame de son cœur avait déjà dépassé la soixantaine, il est clair que cette "passion" ne pouvait guère être autre chose qu'une amitié épistolaire. A une chanteuse d'opéra italienne âgée de dix-neuf ans, également malheureuse en ménage, il promit le mariage au cas où tous deux recouvreraient la liberté. Or, quand sa femme vint à mourir, il décampa aussitôt. Papa Haydn n'avait qu'une seule passion, la musique. Rien, mais vraiment rien, ne pouvait laisser présager que ce brave génie bourgeois finirait décapité comme un vulgaire bandit de grand chemins. C'est pourtant exactement ce qui se produisit...
L'érotisme joua dans son existence à peu près le même rôle que la lumière dans celle des taupes. D'emblée, sa vie conjugale fut une véritable catastrophe. Sa femme était fille de perruquier. L'acariâtre épouse se servait des manuscrits de Haydn pour garnir le fond de ses tôles à pâtisserie. Haydn se plaignait d'elle en ces termes : " Elle ne possède pas la moindre qualité. Peu lui importe que son mari soit savetier ou artiste." Il lui resta cependant fidèle durant vingt ans. Naturellement, Haydn eut des relations avec d'autres femmes, comme cela était de mise à son époque pour tout artiste digne de ce nom, mais qui, chez lui, n'allèrent guère au-delà de liens purement spirituels. Alors que son épouse vivait encore, il nourrit une véritable vénération pour une veuve anglaise dont il disait : "Si j'étais célibataire, je l'épouserais. Mais quand on apprend que la dame de son cœur avait déjà dépassé la soixantaine, il est clair que cette "passion" ne pouvait guère être autre chose qu'une amitié épistolaire. A une chanteuse d'opéra italienne âgée de dix-neuf ans, également malheureuse en ménage, il promit le mariage au cas où tous deux recouvreraient la liberté. Or, quand sa femme vint à mourir, il décampa aussitôt. Papa Haydn n'avait qu'une seule passion, la musique. Rien, mais vraiment rien, ne pouvait laisser présager que ce brave génie bourgeois finirait décapité comme un vulgaire bandit de grand chemins. C'est pourtant exactement ce qui se produisit...