CHEDID Andrée
Je suis assis devant un piano, rien d'autre ne compte. Je ne sais rien dire, rien décrire de ce qui m'entoure. Ni la marque de l'instrument (un Steinway, un Pleyel, un Gaveau?), ni s'il est droit, ni s'il est à queue. Je ne peux pas dépeindre la chambre où je me trouve, ni dater la saison, le jour ni l'heure. Suis-je seul? Y a-t-il autour de moi des personnes qui m'écoutent?
Je n'en sais rien. Je ne veux rien savoir. Je suis simplement là; avec mes mains. Dans mes mains. Je ne vois qu'elles; glissant, aériennes, sur le clavier. Je n'entends que cette musique qu'elles soulèvent, qu'elles attirent hors du piano, et qui m'envahit.
Une musique improvisée qui d'abord me possède, m'enveloppe, avant de s'écouler le long de mes bras, jusqu'à ces mains qu'elle imprègne.
Par moments, pour assourdi ou forcer le son, je me sers de mes pieds. Je sens, mais de plus loin, leur pression sur les pédales.
Quelque chose au fond de moi chante et s'accomplit.
Je suis dans le bonheur. J'improvise. J'improvise!
Aucun doute, ce sont bien mes mains que je fixe...
Je n'en sais rien. Je ne veux rien savoir. Je suis simplement là; avec mes mains. Dans mes mains. Je ne vois qu'elles; glissant, aériennes, sur le clavier. Je n'entends que cette musique qu'elles soulèvent, qu'elles attirent hors du piano, et qui m'envahit.
Une musique improvisée qui d'abord me possède, m'enveloppe, avant de s'écouler le long de mes bras, jusqu'à ces mains qu'elle imprègne.
Par moments, pour assourdi ou forcer le son, je me sers de mes pieds. Je sens, mais de plus loin, leur pression sur les pédales.
Quelque chose au fond de moi chante et s'accomplit.
Je suis dans le bonheur. J'improvise. J'improvise!
Aucun doute, ce sont bien mes mains que je fixe...