CATHER Willa - Le chant de l'alouette (p.510-511)
... Le développement artistique, plus que toute autre chose, consiste à affiner son sens de la vérité. Les imbéciles croient qu'il est aisé d'être véridique; seuls les artistes, les grands artistes, savent à quel point c'est difficile. Cette après-midi là, il n'arriva rien de nouveau à Théa, aucune révélation, aucune inspiration particulière. Il suffit qu'elle entrât en pleine possession de choses qu'elle affinait et perfectionnait depuis si longtemps. Il se trouva qu'elle avait moins d'inhibitions qu'à l'ordinaire et, à l'intérieur d'elle-même, elle s'appropria l'héritage qu'elle s'était elle-même constitué, découvrit la plénitude de la foi qu'elle nourrissait de longe date, avant même de savoir quel était son nom et ce qu'elle signifiait.
Souvent lorsqu’elle chantait, elle n'avait pas accès à ce qu'elle possédait de meilleur; elle ne parvenait pas à s'en emparer, et toutes sortes de distractions et de malchances s'interposaient entre elle et lui. Mais cettte après-midi, les routes fermées s'ouvrirent, las barrières tombèrent. Ce qu'elle s'était si souvent efforcée d'atteindre, elle le trouva sous sa main. Elle n'avait plus qu'à toucher une idée pour la faire vivre...
Souvent lorsqu’elle chantait, elle n'avait pas accès à ce qu'elle possédait de meilleur; elle ne parvenait pas à s'en emparer, et toutes sortes de distractions et de malchances s'interposaient entre elle et lui. Mais cettte après-midi, les routes fermées s'ouvrirent, las barrières tombèrent. Ce qu'elle s'était si souvent efforcée d'atteindre, elle le trouva sous sa main. Elle n'avait plus qu'à toucher une idée pour la faire vivre...