VIGOLO Giorgio - La Virgilia (p. 24-25)
... Ma dernière halte, avant d'arriver à Rome, avait été le palais Ducal d'Urbino, où je ne m'étais pas trompé en supposant que devaient rester conservées ou cachées quelques-unes des musiques qui avaient tant réjoui ou ému les matinées et les soirées de cette Cour parfaite.
Cependant, dans ces pérégrinations que je faisais, mon désir et mon attente n'avaient pas cessé de converger sur Rome; grandissant de jour en jour, parce que dans mes recherches en ces autres villes, je trouvais à tout moment d'innombrables références qui me renvoyaient à la ville pontificale; j'avais souvent découvert des fragments musicaux, des citations de motets, dont on disait que l'original entier se trouvait chez tel cardinal à Rome, dans la chapelle de telle basilique à Rome, dans la bibliothèque de tel prince à Rome. Ou alors je tombais sur des sonates, des oratorios, des œuvres oubliées, écrites pour être exécutées dans telle église de Rome, pour la Chapelle Julienne, pour la Chapelle Sixtine. De telle façon que la ville théologale m'apparaissait comme un grand maelström, un tourbillon concentrique où tous les courants de musique, d'art et d'esprit épars dans le monde étaient irrésistiblement attirés, pour y être brassés et, dirons-nous, orchestrés dans l'ensemble concertant de ce lieu mystérieux. Et moi-même, voyageant vers Rome, ma sûre destination, je me sentais feuille ou fétu courant désormais vers ce tourbillon, motif courant vers sa symphonie...
Cependant, dans ces pérégrinations que je faisais, mon désir et mon attente n'avaient pas cessé de converger sur Rome; grandissant de jour en jour, parce que dans mes recherches en ces autres villes, je trouvais à tout moment d'innombrables références qui me renvoyaient à la ville pontificale; j'avais souvent découvert des fragments musicaux, des citations de motets, dont on disait que l'original entier se trouvait chez tel cardinal à Rome, dans la chapelle de telle basilique à Rome, dans la bibliothèque de tel prince à Rome. Ou alors je tombais sur des sonates, des oratorios, des œuvres oubliées, écrites pour être exécutées dans telle église de Rome, pour la Chapelle Julienne, pour la Chapelle Sixtine. De telle façon que la ville théologale m'apparaissait comme un grand maelström, un tourbillon concentrique où tous les courants de musique, d'art et d'esprit épars dans le monde étaient irrésistiblement attirés, pour y être brassés et, dirons-nous, orchestrés dans l'ensemble concertant de ce lieu mystérieux. Et moi-même, voyageant vers Rome, ma sûre destination, je me sentais feuille ou fétu courant désormais vers ce tourbillon, motif courant vers sa symphonie...