GRENIER Roger – Partita (p. 33-34)
... Souvent, pendant que l’élève
travaillait, il arpentait le salon, puis, s’approchant brusquement par
derrière, lui saisissait les avant-bras pour corriger la position.
Il insistait aussi sur la tenue du pouce. Ensuite, s’asseyant à côté de lui, guidant la main droite en jouant la même chose à l’octave, il modelait peu à peu son jeu, y apportait d’infimes nuances.
- Ces notes, on ne pouvait pas mieux les écrire, mais on peut toujours les jouer mieux.
Sa conclusion était toujours la même :
- Naturel !... Naturel !...
Facile à dire. Le morceau joué par l’élève, alors que pas une note ne manquait, n’avait aucun sens. Arderiu, à son tour, se mettait au piano et, en jouant « naturel », rendait lumineux le propos du compositeur.
- Chaque note est un atome, une goutte d’eau, un monde isolé, et pourtant leur juxtaposition crée non seulement un discours, raconte une histoire, mais elle fait naître une émotion. Allez comprendre cela !... En somme c’est comme la voix humaine. Le grand modèle, c’est la voix humaine ! Comme le disait Chopin, vous ne jouez pas du piano, vous jouez la musique !
Romantique de façon congénitale, il n’aimait pas les compositeurs qui, peut-être très forts en science et technique, ne le touchaient pas. Il les exécutait à l’aide d’une citation :
- Comme disait Goethe : « Pour moi, cela ne va pas au-delà de l’ouïe. »
Il illustrait sa leçon d’anecdotes, d’histoires.
Franz Liszt était un aristocrate. Tout au moins, il se prenait pour tel. Ne jouez pas ça comme une chansonnette napolitaine !
A propos de l’auteur des Études d’exécution transcendante sa plaisanterie préférée était de lancer :
- Vous êtes comme Ghiza Zichy !... Vous ne savez pas qui était Ghiza Zichy ?... Un élève de Liszt… Vous savez pourquoi je vous compare à Ghiza Zichy ?
- Non, monsieur.
- Il était manchot !...
Il insistait aussi sur la tenue du pouce. Ensuite, s’asseyant à côté de lui, guidant la main droite en jouant la même chose à l’octave, il modelait peu à peu son jeu, y apportait d’infimes nuances.
- Ces notes, on ne pouvait pas mieux les écrire, mais on peut toujours les jouer mieux.
Sa conclusion était toujours la même :
- Naturel !... Naturel !...
Facile à dire. Le morceau joué par l’élève, alors que pas une note ne manquait, n’avait aucun sens. Arderiu, à son tour, se mettait au piano et, en jouant « naturel », rendait lumineux le propos du compositeur.
- Chaque note est un atome, une goutte d’eau, un monde isolé, et pourtant leur juxtaposition crée non seulement un discours, raconte une histoire, mais elle fait naître une émotion. Allez comprendre cela !... En somme c’est comme la voix humaine. Le grand modèle, c’est la voix humaine ! Comme le disait Chopin, vous ne jouez pas du piano, vous jouez la musique !
Romantique de façon congénitale, il n’aimait pas les compositeurs qui, peut-être très forts en science et technique, ne le touchaient pas. Il les exécutait à l’aide d’une citation :
- Comme disait Goethe : « Pour moi, cela ne va pas au-delà de l’ouïe. »
Il illustrait sa leçon d’anecdotes, d’histoires.
Franz Liszt était un aristocrate. Tout au moins, il se prenait pour tel. Ne jouez pas ça comme une chansonnette napolitaine !
A propos de l’auteur des Études d’exécution transcendante sa plaisanterie préférée était de lancer :
- Vous êtes comme Ghiza Zichy !... Vous ne savez pas qui était Ghiza Zichy ?... Un élève de Liszt… Vous savez pourquoi je vous compare à Ghiza Zichy ?
- Non, monsieur.
- Il était manchot !...