DELELIS Philippe - La dernière cantate (p.57)
... Mozart sourit. Oui, le moment était venu.
Il retourna à sa table de travail, fouilla dans son portefeuille et en tira deux feuilles griffonnées.
"Très bien, jeune homme, dit-il en rejoignant Beethoven au piano forte. Vous ne pouvez pas connaître cette ouvre que j'ai écrite voici deux ans. C'est une fantaisie pour piano en ut mineur qui n'a pas été publiée. Vous allez exécuter les premières mesures, puis j'enlèverai la partition et vous continuerez comme vous voudrez."
Mozart déposa les feuillets sur le pupitre, Beethoven y jeta un coup d’œil. A peine eut-il exécuté quelques notes que Mozart retira la partition. Beethoven improvisa la suite.
Mozart s'assit dans un fauteuil et, sans regarder Ludwig, écouta la musique du jeune homme. Il ne pouvait s'empêcher de se rappeler ce qu'il jouait déjà, lui, Mozart, à huit ans, sur ce même thème. Ludwig s'en sortait très bien. Il avait quelques audaces harmoniques que Mozart imputa d'abord à son jeune âge et à son manque de formation, mais elles se répétèrent si bien qu'elles devaient constituer, à n'en pas douter, l'amorce d'un style qui serait propre au musicien.
Oui, pensa Mozart, c'est l'homme qu'il me faut...
Il retourna à sa table de travail, fouilla dans son portefeuille et en tira deux feuilles griffonnées.
"Très bien, jeune homme, dit-il en rejoignant Beethoven au piano forte. Vous ne pouvez pas connaître cette ouvre que j'ai écrite voici deux ans. C'est une fantaisie pour piano en ut mineur qui n'a pas été publiée. Vous allez exécuter les premières mesures, puis j'enlèverai la partition et vous continuerez comme vous voudrez."
Mozart déposa les feuillets sur le pupitre, Beethoven y jeta un coup d’œil. A peine eut-il exécuté quelques notes que Mozart retira la partition. Beethoven improvisa la suite.
Mozart s'assit dans un fauteuil et, sans regarder Ludwig, écouta la musique du jeune homme. Il ne pouvait s'empêcher de se rappeler ce qu'il jouait déjà, lui, Mozart, à huit ans, sur ce même thème. Ludwig s'en sortait très bien. Il avait quelques audaces harmoniques que Mozart imputa d'abord à son jeune âge et à son manque de formation, mais elles se répétèrent si bien qu'elles devaient constituer, à n'en pas douter, l'amorce d'un style qui serait propre au musicien.
Oui, pensa Mozart, c'est l'homme qu'il me faut...